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Mobilité internationale et écologie

Mobilité internationale éco-responsable: des solutions durables et éco-friendly

- Publié le 19 Juin 2023 par G.Houeix

La mobilité internationale est une pierre angulaire de notre monde globalisé. Cependant, dans un contexte de réchauffement climatique et d’une conscience écologique croissante, il est devenu impératif de réimaginer nos modes de déplacement. Ces dernières années, une quantité grandissante d’organisations a commencé à mettre en œuvre des initiatives vertes, plaçant les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) au cœur de leurs stratégies.
C’est dans ce cadre que le pilier environnemental a cristallisé l’attention, donnant naissance à des mesures concrètes destinées à réduire l’empreinte carbone des activités économiques et des déplacements. 

Alors, quelles solutions peut-on envisager pour une mobilité internationale éco-responsable, et comment l’expatriation peut-elle devenir éco-friendly ?

Le défi de l’alignement de la mobilité internationale avec la transition écologique

Des intentions  encore timides

Malgré l’impulsion générale vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement, la mobilité internationale reste souvent négligée dans l’élaboration de politiques éco-friendly. Selon une étude menée par Santa Fe Relocation « Reshaping Global Mobility », seules 35% des organisations sont entièrement engagées dans l’adoption des critères ESG concernant la mobilité internationale. Un autre tiers envisage cette orientation, tandis que 27% ne semblent pas prêter la moindre attention à cette problématique. Il est évident que la mobilité internationale n’est pas perçue comme cruciale dans le cadre de la transition écologique.

De plus, une autre étude réalisée par AIRINC “Sustainability & Global Mobility” corrobore ces résultats. Dans leurs investigations, ils constatent que l’objectif de préservation écologique n’est pas une ambition commune aux entreprises en ce qui concerne la mobilité internationale. En effet, seuls 29% des équipes précurseurs projettent d’investir dans des changements substantiels, alors que 71% sont encore en train d’évaluer leurs options ou n’envisagent même pas de réviser leurs politiques, processus ou pratiques de la chaîne d’approvisionnement. Ces observations mettent en évidence un manque flagrant d’engagement et de prise de conscience quant à l’urgence de proposer des programmes de mobilité internationale écologique plus respectueux de l’environnement.

Agir rapidement

Devant l’urgence de la situation, révélée par le « Rapport Spécial sur le Changement Climatique et les Terres Émergées » du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il devient impératif de sensibiliser les acteurs de la mobilité internationale. Les études telles que celle menée par la Global Business Travel Association (GBTA) dans « Sustainability in Travel: Understanding & Managing Your Carbon Footprint » et celle du Boston Consulting Group (BCG) « Creating a Sustainable Future for Business Travel » éclairent ces enjeux et soulignent la nécessité d’agir rapidement.

Il est important de mettre en avant et d’encourager des initiatives de mobilité internationale éco-responsable « plus vertes ». Celles-ci auraient pour but de diminuer l’impact environnemental des voyages d’affaires à l’étranger. Cela pourrait nécessiter l’adoption de moyens de transport durables, l’instauration de politiques de compensation des émissions de carbone et l’inclusion de critères écologiques dans les choix relatifs à la mobilité internationale.

Des actions concrètes pour transformer les programmes de mobilité internationale

Des choix en faveur de la mobilité écologique

L’étude « Reshaping Global Mobility » nous donne un aperçu passionnant de l’évolution des entreprises en matière de mobilité internationale. Ces dernières font de plus en plus le choix de diminuer certains types de mobilité au bilan carbone élevé. Le « commuting » et les voyages d’affaires de courte durée sont particulièrement visés par ces nouvelles orientations.

Dans ce mouvement de réduction de l’empreinte carbone, plusieurs pratiques innovantes voient le jour. Par exemple, il est question de limiter les « voyages d’orientation », ces déplacements initiaux qui permettent aux expatriés de découvrir leur futur pays de résidence. A la place, pourquoi ne pas opter pour des visites virtuelles ou des discussions avec les habitants via des plateformes numériques ?

De la même manière, au lieu d’expédier des biens personnels à l’étranger – processus souvent riche en émissions carbone – la location de logements meublés sur place gagne en popularité.

Cette étude explore quatre axes majeurs sur lesquels les entreprises peuvent se pencher pour diminuer leur empreinte carbone :

  • Les voyages d’affaires : en privilégiant les solutions digitales pour les réunions et en limitant les déplacements non essentiels.
  • Le transport de biens personnels : en favorisant la location de logements meublés à destination ou en utilisant des moyens de transport moins polluants, plus éco-friendly, avec plus de mobilité durable ou mobilité douce.
  • Le logement et les services publics : en sélectionnant des logements éco-friendly, bien isolés et équipés en énergies renouvelables.
  • La chaîne d’approvisionnement : en travaillant avec des fournisseurs engagés dans une démarche de développement durable.

Ce point de vue est soutenu par l’étude de la Global Business Travel Association (GBTA) intitulée « Sustainability in Travel: Understanding & Managing Your Carbon Footprint », qui souligne la nécessité de comprendre et de gérer l’empreinte carbone des voyages d’affaires.

De même, le Boston Consulting Group (BCG) dans son étude « Creating a Sustainable Future for Business Travel », nous invite à envisager l’avenir du voyage d’affaires de manière plus durable, en incitant à développer des solutions novatrices.

Il convient également de mentionner l’article du Courrier International « Une expatriation éco-responsable, c’est possible » qui exhorte les expatriés à adopter des pratiques éco-friendly, comme la réduction des déchets, le recyclage et l’adoption d’un mode de vie durable, tout en les incitant à éduquer et sensibiliser leur nouvelle communauté aux problématiques environnementales.

Ainsi, pour progresser vers une mobilité internationale éco-responsable, il est impératif de mettre en œuvre des actions concrètes dans ces différents domaines. Il s’agit non seulement de modifier nos comportements individuels, mais aussi de repenser les systèmes et les politiques de mobilité à une échelle plus large. Les entreprises, les gouvernements et les organisations internationales ont un rôle majeur à jouer dans cette transition vers une mobilité douce et durable.

Quelles bonnes pratiques pour créer des formats d‘expatriation éco-responsables ?

Il convient de souligner que les employés eux-mêmes manifestent peu, voire aucune interrogation, à l’égard des départements des ressources humaines ou de ceux dédiés à la mobilité en ce qui concerne les initiatives environnementales. Ce constat met en lumière la nécessité impérative d’une meilleure communication et d’une sensibilisation accrue auprès des expatriés, directement concernés par la relocation.
L’impact environnemental de la mobilité internationale est un sujet souvent relégué au second plan, bien qu’il mérite une attention plus soutenue. Le rapport édifiant d’AIRINC souligne que 73% des personnes interrogées déclarent ne jamais ou rarement recevoir des questions sur la durabilité de la part des employés expatriés.Il est donc crucial de renverser cette tendance.

L’écologie doit devenir un facteur essentiel et incontournable dans la réflexion des politiques de mobilité afin de créer de réelles formes d’expatriation éco-responsables.
Ce processus doit se faire sans compromettre le confort des expatriés ni entraîner une hausse des coûts. La mobilité internationale peut ainsi s’inscrire dans une démarche respectueuse de l’environnement, favorisant un futur plus vert et durable pour tous.

Informer et éduquer pour une mobilité internationale écologique

Afin de répondre de manière plus adéquate aux exigences des expatriés en matière de relocation, il est impératif de renforcer la communication. À titre d’exemple, l’utilisation d’outils tels que les calculateurs d’empreinte carbone peut s’avérer extrêmement utile en mettant en avant des solutions écologiques telles que le groupage, qui, bien qu’engendrant un délai plus long pour la réception des biens, permet néanmoins une réduction significative des émissions de carbone. Selon une étude réalisée par l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA), le groupage des envois peut réduire les émissions de carbone de 30 à 40 %. Ce gain s’explique par une optimisation de l’utilisation de l’espace de chargement des véhicules, ce qui diminue le nombre total de trajets nécessaires.

Une autre initiative majeure consisterait à présenter des comparaisons entre les options d’expédition des biens par voie aérienne et maritime. Il est primordial de communiquer des données clés afin de sensibiliser les expatriés aux différences d’impact sur l’environnement. Par exemple, le transport d’une tonne de marchandises sur un kilomètre émet seulement 3 grammes de CO2 par bateau, 18 grammes par train, 47 grammes par camion, tandis qu’un avion en émet 560 grammes selon le Groupe International pour la Réduction des Gaz à Effet de Serre dans le Transport (GLEC). Grâce à ces informations, les expatriés pourront prendre des décisions éclairées, en tenant compte de l’empreinte carbone de leurs actions.

En leur fournissant des informations précises et fiables sur les différentes options disponibles, notamment les modes de transport respectueux de l’environnement, les expatriés seront en mesure de prendre des décisions responsables. En mettant à leur disposition des données qualifiées, les responsables RH leur donnerons les moyens de contribuer activement à la réduction de leur empreinte environnementale.

Plus de tracking possible pour les départements RH et mobilité internationale

Les services des ressources humaines peuvent jouer un rôle déterminant dans la promotion d’une mobilité durable. En suivant les données liées aux émissions de carbone lors de l’expédition de biens personnels ou de la location de logements meublés, il est possible de faire des comparaisons sur des bases fiables et d’aider à la prise de décision en faveur de solutions plus écologiques. Par exemple, l’établissement de rapports sur les options utilisées (transport maritime versus aérien) pourrait influencer les choix futurs.

De plus, l’étude de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA) intitulée « GHG Inventory for International Moving » souligne l’importance de disposer de données précises pour évaluer l’empreinte carbone des activités de mobilité internationale. Ces données permettent aux entreprises de prendre des décisions informées et d’adopter des pratiques plus durables.

Faire les bons choix écologiques

Une mobilité douce et mobilité durable implique de faire des choix écologiques responsables. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, plusieurs solutions peuvent être envisagées :

  • Limiter le transport de biens personnels permet de réduire l’empreinte carbone, mais soulève des questions sur la durabilité et le recyclage à court terme des biens acquis localement.
  • La location de biens meublés constitue une alternative éco-friendly, bien que sa faisabilité puisse varier selon les régions, et que vivre dans des espaces standardisés puisse affecter le bien-être des employés.
  • Le bien-être des employés doit être pris en considération lors de la réduction des déplacements professionnels et de l’adoption de missions virtuelles.

Réduire les déplacements professionnels requiert une approche équilibrée. Une étude du BCG “The strategic race to sustainability” souligne l’importance de considérer les besoins en talents, les destinations préférées pour les mutations, les infrastructures disponibles, ainsi que les coûts, le bien-être et l’impact carbone pour assurer un progrès durable à long terme.
Une approche équilibrée est donc essentielle pour prendre des décisions écologiques efficaces à long terme.

L’écologie et l’expatriation peuvent aller de pair, à condition de faire les bons choix adaptés à chaque contexte d’expatriation.

Bibliographie
Santa Fe Relocation. « Reshaping Global Mobility. » 2022
AIRINC. « Sustainability & Global Mobility. » 2022
Global Business Travel Association (GBTA). « Sustainability in Travel: Understanding & Managing Your Carbon Footprint. »2023.
Boston Consulting Group (BCG). « Creating a Sustainable Future for Business Travel. »
Courrier International. « Une expatriation éco-responsable, c’est possible. » 2022.
Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA). « GHG Inventory for International Moving. »2023.

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