Escroquerie, agression, enlèvement, attentat : on ne compte plus le nombre de risques auxquels certains expatriés sont confrontés au quotidien.
Souvent identifiés comme cibles dans certains pays à risques, les expatriés doivent être particulièrement sensibilisés aux menaces locales. Et les entreprises ont un rôle essentiel à jouer pour anticiper ces insécurités.
Alors que les autorités et les instances gouvernementales alertent régulièrement sur les pays les plus dangereux en termes d’instabilité et de criminalité, la parole laissée aux expatriés met en garde contre d’autres zones géographiques insoupçonnées.
Si l’Irak, le Brésil, le Nigéria ou encore le Yémen restent malheureusement souvent en tête des classements officiels et des études menées, les expatriés pointent eux des destinations pourtant moins atypiques comme les Etats-Unis où armes à feu et sécurité des enfants inquiètent.
Les enfants sont d’ailleurs au cœur des préoccupations dans les pays troublés. C’est ce qu’expliquait un couple d’expatriés revenus du Mexique :
On devait mettre nos enfants en laisse pendant le weekend lorsqu’ils étaient au parc par peur des risques d’enlèvement.
Ce sentiment d’insécurité n’est pas négligeable, car couplé à une instabilité politique ou à des risques géologiques, c’est le projet d’expatriation qui peut virer au cauchemar pour l’expatrié et sa famille.
L’anticipation bien en amont est essentielle pour endiguer les appréhensions ou prévenir les risques.
Partir à l’étranger est en soi un challenge considérable pour les expatriés. Lorsque le pays de destination est considéré comme une zone à risques, qu’il s’agisse d’un risque politique, sanitaire ou de sûreté, tout le projet d’expatriation peut devenir source d’angoisse et d’anxiété au quotidien.
Anticiper tous les problèmes possibles avant le départ, faire intervenir le directeur de la sécurité ou le DRH, exposer clairement au conjoint du salarié expatrié les risques sur place, donner des cours de langue ou encore proposer un voyage d’orientation ou de reconnaissance pour se faire une idée de l’instabilité sont autant d’étapes incontournables pour préparer l’expatriation.
Une fois encore, le rôle des RH s’avère fondamental dans cet accompagnement et cette préparation psychologique pour assurer un retour sur investissement, surtout lorsque qu’il s’agit d’une expatriation dans un pays à risques ou dans un nouveau pays pour l’entreprise.
L’entreprise, en désamorçant les inquiétudes et en facilitant la projection, permet au futur expatrié de se mettre en condition en amont du départ.
En aval, les entreprises peuvent également agir afin que les collaborateurs concernés se sentent accompagnés et en sécurité. La sûreté des collaborateurs à l’étranger est d’ailleurs la priorité intrinsèque des politiques de mobilité internationale car au-delà de l’impact sur la rémunération, le risque réputationnel est important notamment à cause de l’impact des médias sociaux aujourd’hui.
Selon une étude Opinion Way* réalisée en 2014, déjà 74% des dirigeants se sentaient concernés par la question de l’insécurité à l’étranger.
La sécurité commence avant tout par la mise à disposition de contacts et adresses clés tels que l’ambassade, les hôpitaux, les associations locales d’expatriés, etc. Cette préparation de la vie sur place permet à l’expatrié de s’intégrer facilement.
En outre, établir des protocoles d’urgence, sécuriser ses expatriés dans des zones hautement surveillées, recruter des gardes du corps ou souscrire des assurances rapatriement complètes sont autant de solutions efficaces pour prévenir les risques dans un pays dit dangereux.
Quels que soient le degré d’insécurité du pays de destination ou la durée de la mission, la préparation en amont du départ est le mot d’ordre d’une expatriation réussie.
En ce sens, investir dans des formations interculturelles est un excellent moyen pour faciliter la mise en situation dans le pays du futur expatrié et de sa famille.
Ce type de formation c’est bien et souvent plébiscité par les conjoints (53% des relocation spouses disent qu’elles ont besoin d’une formation interculturelle et seulement 15% en bénéficient*) mais ne faut-il pas aller encore plus loin dans la préparation ?
Des formation ciblées et très immersives à l’instar des nouveaux dispositifs que l’on trouve dans la formation et le digital learning constituent un bon exemple de benchmark d’outils.
Les dispositifs autour de la réalité virtuelle, le gaming, ou les simulateurs 3D pourraient être des solutions particulièrement adaptées à ce public spécifique qui doit apprendre à réagir en situation et à bien maîtriser ses émotions dans un environnement étranger.
La mobilité internationale aurait tout intérêt à préparer ses expatriés avec des dispositifs intégrant le digital, de la formation interculturelle et du coaching.
* Enquête Opinion Way – Sécurité des collaborateurs à l’international – Novembre 2014. Etude auprès de 310 dirigeants membres du CoDir (plus de 50 salariés) qui ont envoyé au cours des 12 derniers au moins un salarié à l’étranger.
* Etude InterNations 2018