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Bilan mobilité internationale post covid

Relocation, expatriation et COVID : quel premier bilan ?

- Publié le 14 Mai 2020 par G.Houeix

Retours et prévisions des acteurs de la mobilité internationale suite à la crise sanitaire du coronavirus

(mars – mai 2020)

Si la crise sanitaire du COVID-19 aura créé d’énormes bouleversements pour l’entreprise en un temps record, elle aura aussi été l’occasion de pratiquer largement les échanges entre pairs!

Avec ces semaines de confinement, professionnels et experts sectoriels ont mis en place sur la toile des initiatives autour du partage d’expérience, des bonnes pratiques et des réflexions sur l’avenir de leur secteur.
Webinaires, sondages, interviews, de nombreux acteurs de la mobilité internationale, Corporate, Institutionnels, Prestataires de service se sont mobilisés et ont pris la parole.
Voici quelques retours glanés ici et là sur les mesures prises, le vécu des professionnels et leurs projections sur la période post Covid.
Une crise qui certainement rebattra les cartes du secteur de la mobilité internationale !

Quelles premières dispositions en temps de COVID ?

Il n’y a pas de chiffres clé « officiels » mais ces quelques résultats issus de sondages et de webinaires apportent un éclairage sur les premières intentions des chargé.e.s de mobilité au début de la crise du coronavirus.
Dans la deuxième quinzaine de mars 2020, lors d’une web conférence qui rassemblait plusieurs professionnels de la mobilité, 62% d’entre eux indiquaient ne pas être préparés à la gestion d’une telle crise sanitaire quand 32% disaient l’être*.

Parmi les témoignages des intervenants, trois principaux défis ont été évalués comme prioritaires au départ de l’épidémie :

1) Localiser précisément les salariés en mobilité dans le monde et évaluer si les conditions sanitaires et/ où les infrastructures de santé sur place étaient capables ou non de faire face à la situation.

2) Assurer la sécurité des collaborateurs au travail et mettre en place des conditions adéquates pour assurer cette sécurité ou bien décider d’évacuer les salariés et leur famille.

3) Gérer les conséquences des interdictions de voyages et les quarantaines imposées tout en apportant un soutien quotidien aux collaborateurs face à l’instabilité. Des employés bloqués dans un pays quel qu’il soit, est générateur de forte anxiété et soulève de nombreuses questions légales.

De ces challenges, quelques chiffres clé* sont à relever :

  • Evacuation et rapatriement des expats dans leur pays d’origine
    • Dans 45% des cas, c’est au niveau du siège social (niveau corporate) que l’évacuation du salarié a été décidée.
    • 52% des entreprises ont pris en charge le billet retour pour le salarié qui souhaitait ou qui devait pour des questions de sécurité retourner dans son pays d’origine.
    • 28% ont pris en charge les frais d’hébergement temporaire.
    • 18% ont apporté une aide aux transports dans le pays d’origine.
  • Expatriés restés sur place
    • 60% des entreprises ont indiqué que leurs expatriés étaient restés sur place à effectuer leur mission.
    • La très grande majorité des entreprises (86%) n’ont pas attribué de primes complémentaires dues aux difficultés générée par le coronavirus.
    • Les interventions ont surtout porté sur la mise en place de dispositifs pour le télétravail et sur des actions de sensibilisation des expats vis à vis des ressources mises à leur disposition en matière de prestations de santé et autres aides.
    • Toutefois selon l’ERC58 % des entreprises ont pris en charge les dépenses supplémentaires causées par les quarantaines et les mesures imposées par les gouvernements. L’institution de référence l’ERC a interrogé en continu les entreprises depuis le début de l’épidémie.
  • Futurs projets d’expatriation
    • Toujours selon l’ERC, 86%* des entreprises ont décidé de mettre en attente les futurs projets de mobilité internationale de leurs salariés. Seules 2% ont annulé les projets à venir.
    • Les projets de mobilité limité à un périmètre national, ont quant à eux été poursuivis normalement dans 34% des cas.

Relocation des talents : quels impacts post coronavirus ?

Des nombreux échanges sur la toile entre les intervenants, il est possible d’en retirer quelques pistes de réflexion autour de 4 tendances : Accélération, Changement, Réduction et Révision.  

  • Accélération : les entreprises veulent évoluer de plus en plus vers des sociétés de relocation utilisant la technologie

Certaines entreprises étaient déjà attirées par l’intégration de solutions technologiques dans l’offre de relocation avant même la crise du COVID-19.
Aujourd’hui, la crise économique et financière qui s’annonce accélère leur réflexion. Pour de plus en plus de responsables, les plateformes technologiques offrent une meilleure rentabilité et une plus grande efficacité des processus comparativement aux entreprises traditionnelles de gestion de la relocation.
Attention tout de même car selon ces mêmes responsables, pour offrir une bonne expérience aux salariés, en particulier lorsqu’il s’agit de déménagements internationaux, il faut rester vigilant à maintenir un équilibre entre technologie et accompagnement humain de qualité.

  • Changement radical : le COVID va changer la vision des employeurs vis à vis de la relocation

Différentes tables rondes, par la voix d’experts, ont mis l’accent sur le fait que les entreprises allaient transformer la manière d’aborder la relocation de leurs talents suite à cette pandémie.
Et pour certains experts, ce n’est que le début d’un changement profond ! Ils ont émis plusieurs hypothèses :
– Les employeurs évalueront plus attentivement les mobilités internationales de leurs salariés au regard de leur programme mais cette évaluation s’effectuera aussi au cas par cas.
– Les employeurs s’appuieront davantage sur une main-d’œuvre éloignée, ce qui se traduira probablement par moins de relocalisation d’employés mais plus de voyages d’affaires.
– Concernant l’industrie de la relocation, une restructuration du marché est à prévoir avec notamment le regroupement des entreprises traditionnelles.

  • Réduction : la chasse aux coûts s’annonce !

Les entreprises vont probablement devoir faire face à une diminution de leurs sources de revenus de manière plus ou moins drastiques ces prochains mois. Les coûts vont être au centre de toutes les attentions !
La Mobilité Internationale des talents coûte cher et des stratégies de réduction des coûts sont déjà en train de s’organiser. C’est du moins ce qui ressort des échanges sur la toile.

Plusieurs suggestions ont été formulées comme le remaniement des avantages accordés aux salariés, le développement des compensations forfaitaires type lump-sum, l’utilisation plus systématique des plateformes pour gérer la relocation des salariés en mobilité.

Le « lump-sum » bien que proposé comme une alternative économique, cette option a fait l’objet de vifs débats et de recommandations. Certains y voient une mesure purement économique pouvant altérer l’expérience du salarié, d’autres un moyen de les rendre autonomes et libres de leurs choix.
C’est un dispositif qui, pour fonctionner, doit s’inscrire dans un programme de mobilité plus global, le lump-sum étant la première étape.
Ce type de compensation doit aussi faire l’objet d’une analyse détaillée. En effet, il est important de vérifier que le montant accordé couvre bien les coûts réels d’une réinstallation en faisant appel à des déménageurs qualifiés.

  • Révision des politiques de mobilité : le COVID implique des politiques cohérentes

Le Covid-19 est venu renforcer un principe majeur des politiques de mobilité, celui de l’égalité de traitement des salariés partout dans le monde.
Des entreprises ont indiqué qu’actuellement elles revoyaient leurs politiques et les processus de réinstallation afin de garantir à leurs salariés l’accès aux mêmes avantages. L’équité de traitement doit être respectée notamment entre les salariés envoyés à l’étranger et ceux simplement transférés dans une autre région.

Les équipes de MRS peuvent vous accompagner dans la révision de vos politiques de mobilité, pour en savoir plus cliquez ici

Sources :
* Blog Graebel
* Chiffres clé 1 : COVID-19 and International Expat Assignments, Survey – AirInc Avril 15, 2020
133 companies participated in the Survey (14% from Asia, 38% from Europe, 48% from North America)
* Chiffres clé 2 : “Mobility Management Tactics in the Age of Coronavirus” Worldwide ERC® short survey
Photo by Pille-Riin Priske on Unsplash

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