Tout expatrié est confronté à la notion d’interculturel lors de sa mission à l’étranger. Concept flou pour les uns, incontournable pour les autres, l’interculturalité est une approche essentielle pour réussir l’intégration du salarié à destination. Qu’il parte loin de son pays d’origine ou non, l’acquisition de compétences interculturelles s’avère crucial pour diminuer le risque qu’il vive un choc culturel une fois sur place.
L’enjeu de l’interculturalité est clair : être capable d’interagir avec des personnes de cultures différentes dans le respect de la diversité. Tout le quotidien de l’expatrié se construira autour de nouvelles valeurs et modes de pensées.
Cette transposition interculturelle est complexe. Elle met en jeu les rapports humains et l’adaptation des comportements dans des situations inconnues et non maîtrisées.
L’interculturalité implique l’échange, la communication et les interactions entre différentes cultures marquées par une diversité de pratiques, d’usages, de coutumes ou de croyances, dans le respect de chacune de ces différences.
Il n’est pourtant pas toujours aisé d’échanger et de communiquer efficacement à l’international.
Le relationnel interculturel est en effet plein d’ambiguïtés ! Des situations du quotidien peuvent générer mésinterprétations et tensions. Voici quelques exemples concrets :
L’interculturalité ne se résume pas à la compréhension de la langue du pays même si celle-ci reste essentielle. On sait par ailleurs qu’il faut se méfier des pays aux langues similaires mais aux cultures souvent différentes : France, Suisse, Belgique…
Au-delà du challenge professionnel, c’est bien une question d’intégration à laquelle va s’exposer le salarié en mobilité. C’est également cette immersion qu’il vient rechercher et qui pourra, à termes, totalement bousculer ses propres valeurs.
Après mon expérience à Singapour, mon regard sur le travail s’est littéralement transformé
Les entreprises proposent le plus souvent des formations interculturelles à leurs collaborateurs allant des cours de langues au coaching personnalisé. Cet accompagnement en amont du départ en expatriation est un soutien indispensable que certaines entreprises soignent tout particulièrement. C’est le cas de Crédit Suisse qui a créé, dans le cadre de sa Business School, une formation spécifique pour ses futurs expatriés. Très orientée management et interculturel, la formation propose de sortir du simple cadre professionnel et d’impliquer toute la famille afin de les sensibiliser aux us et coutumes du pays d’installation.
Mais ces formations ne sont pas toujours perçues comme efficaces par le salarié. C’est ce qui ressort des témoignages d’une étude exploratoire* menée auprès d’un échantillon d’expatriés francophones en mission en Inde, en Chine ou en Europe.
Oui, j’ai reçu une formation récapitulant toutes les différences culturelles entre la Chine et la France. Ça sert mais ce n’est pas super efficace. J’ai appris davantage de mes erreurs que je fais toujours parfois dans la vie quotidienne
Le critère qui semble se démarquer pour réussir l’intégration interculturelle serait avant tout l’expérience antérieure dans le même pays d’accueil*. Si cette expérience passée a été vécue avec succès pour l’expatrié, les conséquences seront fortement positives sur sa future adaptation et ses capacités à développer une intelligence interculturelle forte.
Au-delà de la formation, la capacité du futur expat à développer une intelligence interculturelle passe par un cheminement plus personnel sur la connaissance de soi et des autres, sur l’ouverture à d’autres pratiques professionnelles et d’autres influences. Parfois ces différences ne sont pas si importantes, elles nécessitent simplement de faire (un peu) autrement, d’avoir eu connaissance au préalable des différences et de les avoir assimilées avant le départ. Adopter certaines recommandations simples c’est l’opportunité pour le salarié d’avoir une posture positive dès l’arrivée dans le pays d’accueil.
Lors de la rencontre entre deux personnes de cultures différentes, les premières secondes sont cruciales ! Autant être préparé et avoir déjà assimilé certaines bonnes pratiques en faisant appel à son bon sens !
La difficulté que j’ai rencontrée avec mes collaborateurs de culture chinoise était de ne pas savoir quand l’interlocuteur avait compris ou pas. Ils disaient oui à tout…
Si l’interculturel apporte beaucoup d’aspects positifs à l’expatrié notamment par le développement de softs skills aujourd’hui très appréciées des entreprises (capacité d’adaptation, intelligence émotionnelle, bienveillance, tolérance), ce contexte multiculturel nécessite une bonne préparation en amont.
Les entreprises aujourd’hui l’ont bien compris et intègrent plus systématiquement la formation interculturelle dans leur programme de départ. Pour que ces formations soient pleinement efficientes, il est important de faire correspondre le contenu et la méthode de formation avec le type d’expérience que l’expatrié vivra.
Chez MRS nous sommes bien conscients de ces enjeux. Nous avons donc sélectionné des acteurs issus du cross cultural training et du digital learning capables de former les collaborateurs et leurs familles en moins de temps que les formations traditionnelles.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter,
Références
*Jocelyne Robert, Adeline Goemans, Alicia Delagrange, Marie Moreau. Difficultés rencontrées par les expatriés et recherche de solutions: pour une approche contingente de l’expatriation et de la relation avec les filiales. 2013. ffhal-00934720f
*Selon, l’étude de Selmer (2002)