Les 11èmes rencontres de la mobilité internationale se sont tenues il y a un mois tout juste. Evénement incontournable de la profession, c’est aussi un moment privilégié pour faire le point et détecter les grandes tendances qui ont un impact sur l’évolution d’un secteur en perpétuel renouvellement !
Aujourd’hui, se confirme une tendance en matière d’expatriation. On assiste à une expatriation plus choisie, et on y a recours « pour les bonnes raisons » selon Stéphane WATTS, International Mobility Director, ASSYSTEM.
Pour des raisons économiques, de compétitivité ou de productivité, beaucoup de facteurs obligent les entreprises à adopter aujourd’hui un comportement plus sélectif dans le choix de leurs candidats à l’expatriation. Par conséquent, les RH ne peuvent pas et ne doivent pas se tromper dans la sélection des talents qui feront la différence !
Faire la différence… C’est quoi au juste ? C’est être en capacité de sélectionner les profils qui répondront au plus près aux besoins du business !
On ne doit plus penser l’expatriation comme un statut mais comme un levier pour répondre aux objectifs de développement de l’entreprise. Par conséquent le schéma de pensée va devoir s’inverser.
En premier lieu, il est nécessaire de comprendre les objectifs de l’entreprise. Ensuite, il faut détecter les profils adaptés, mesurer la motivation des expatriés potentiels, et analyser leurs compétences au regard de la mission proposée à l’international. A l’issue de ces étapes seulement, la question du package de l’expatrié entrera en ligne de compte.
Toute cette réflexion amont est d’autant plus justifiée que l’expatriation a un coût ! La problématique du coût élevé, partagée par tous les professionnels, a permis de faire évoluer les méthodes traditionnelles d’expatriation depuis la crise de 2008.
Différents scénarios ou adaptations ont été imaginés pour essayer de diminuer la dépense liée à la gestion de la mobilité internationale (élargissement des statuts, raccourcissement des périodes de mobilité, compensation financière en mode « local plus »…).
Pourtant bien choisie et bien préparée, l’expatriation constitue un véritable investissement pour l’entreprise du futur qui doit se battre sur un marché mondial ultra concurrentiel et qui doit aussi concentrer ses efforts sur son attractivité auprès du capital humain en recherche constante de mobilité. C’est ce qu’a souligné Anja VAHLDIEK, Global Mobility-Talent Team, JOHNSON & JOHNSON
For millenials, Mobility is the big thing.
Les nouvelles technologies accélèrent le rythme des échanges… Et la mobilité internationale n’est pas épargnée par ce mouvement ! Les départs en expatriation se font de plus en plus last minute.
Organiser un départ dans les 15 jours va impacter l’ensemble de la chaîne de décision : gestion des talents, compen&ben, mobilité internationale. Ce changement de rythme impose une nouvelle manière de travailler ou a minima requière d’activer certains rapprochements entre les départements.
Avec la vague numérique, on dépeint avec force les silos comme étant le frein majeur à la collaboration dans l’entreprise. Beaucoup s’attachent à vouloir les casser. Or ce n’est pas toujours si simple ou si efficace qu’il semblerait…
Sans aller jusque tout remettre en question, dans le secteur de la mobilité internationale, une première étape importante consisterait à se rapprocher des RH. D’une part, cela éviterait aux équipes mobilité de subir les décisions en fin de processus et d’autre part cela permettrait aux responsables mobilité d’apporter leur expertise notamment en matière de qualification des besoins lors de la constitution d’un projet d’expatriation.
Rendre plus visibles les offres RH pour des postes à l’international, intégrer plus systématiquement la mobilité internationale dans les décisions amont, des formes de partage qui peuvent décloisonner les flux et rendre le travail plus collaboratif, plus performant et plus intéressant …
La Mobilité Internationale est au carrefour de nombreux départements (achat, compliance, gestion des talents). Cette position est un atout formidable pour créer de l’interaction, de la collaboration et de la communication, les maîtres mots des entreprises quiréussissent leur transformation digitale.
Justement parlons du digital !
La digitalisation, tout le monde en parle. Transformation de nos sociétés, de nos modes de vie et de nos comportements, tous nos fondamentaux en viennent à être modifiés voire bouleversés… Au sein de l’entreprise, cette transformation touche toute l’organisation. Des métiers aux fonctions support jusqu’aux attentes des salariés ; les changements profonds obligent l’entreprise à se réorganiser.
Lors de ces 11èmes rencontres de la mobilité internationale, ce sont les acteurs clé de la conduite de la transformation qui ont parlé le même langage et concentré leurs réflexions sur la digitalisation des RH et les actions concrètes à mener.
“Big swift is going to happen” cette idée glanée lors des débats pourrait résumer à elle seule le ressenti général face au digital lors de cet événement.
Pour autant, le sujet du digital ne représente pas une nouveauté dans les programmes des rencontres de la mobilité internationale. De précédentes éditions ont abordé le sujet sous différents angles. En 2015, on discutait d’informatisation, d’outils SI et de la constitution d’une architecture commune pour rendre plus visible une population de salariés en mobilité difficile à identifier. A l’occasion des 9èmes rencontres, on associait le digital aux enjeux de compliance et de numérisation des données des salariés…
Mais cette année, le digital est monté d’un cran…
Conférences ou ateliers, la transformation numérique a largement occupé le devant de la scène. MRS Management a d’ailleurs présenté sa vision lors d’un atelier convivial où nous avons pu partager divers expériences et répondre aux interrogations sur pourquoi ne plus attendre pour digitaliser les process du départ en mobilité.
La question du digital, il est vrai qu’elle s’est retrouvée dans de nombreux débats mais elle s’est aussi manifestée par une prise de conscience forte des participants ! Du statut d’outil, le digital est désormais associé à un changement de paradigme pour les responsables mobilité et les responsables gestion des talents.
Un sondage lancé à l’occasion de la conférence « What’s Hot in International Mobility and Talent Management Around the Globe » a permis de valider ce constat. A la question comment le numérique va impacter la mobilité internationale et le talent management ?
Et on voit que cette transformation n’est pas que numérique ou technologique, elle opère dans les pratiques et les usages du département Mobilité internationale et gestion des talents.
S’agissant du concept d’expérience intimement lié au digital, il n’est plus uniquement réservé au marketing et son expérience client. Lors du sondage live, 85% des participants ont indiqué considérer l’expérience salarié comme un sujet prioritaire pour les années à venir alors que seulement 4% indiquaient le considérer sans importance.
De nombreux RH s’approprient les nouvelles pratiques. Des applications mobiles fleurissent afin de répondre aux attentes des collaborateurs en matière de flexibilité, d’instantanéité et d’ubiquité. Ils sont de plus en plus attentifs à la qualité de service et au fait d’enrichir l’expérience du salarié que ce soit dans le domaine de la formation, de l’onboarding ou dans la gestion du départ en expatriation… C’est pourquoi chez MRS, nous avons développé une application pour les salariés en mobilité, en savoir plus sur Quick Move.
La digitalisation des RH a beaucoup fait parler d’elle ces derniers temps. Les départements Mobilité internationale, Global Talent Management, et Compensation & Benefits vont à leur tour vivre une transformation digitale d’envergure tant au niveau de leur organisation que de la proposition de valeur qu’ils vont pouvoir offrir à leurs différentes cibles.
*Vote en live regroupant une 60aine de participants